Arsenal Saison 2020/2021 (1ere partie)

Arsenal a réalisé une saison pitoyable l'an passé. Néanmoins, le bon money time et la coupe d'Angleterre rammènent quand même un peu de beaume au cœur des supporters. Privés de la Ligue des Champions depuis déjà trois ans, ceux ci espèrent voir leurs protégés décrocher à nouveau un ticket pour cette épreuve phare. Tel est l'objectif annoncé pour l'équipe de Mikel Arteta.

Cela passe par un bon mercato estival dont la priorité absolue est de conserver Pierre Emerick Aubameyang. Depuis son arrivée, le Gabonais fait des merveilles au point d'intéresser toujours les grandes formations malgré ses 31 ans. Vu son age, c'est le moment où jamais pour lui de signer un dernier gros contrat.

Les fans se montrent logiquement inquiets. Aubame mérite bien mieux qu'une équipe qui ne fait quasiment même plus peur en Europa League. Néanmoins, il se sent très bien à Londres. Et finalement, en échange d'un véritable pont d'or, il accepte de prolonger son contrat jusqu'en 2024, au grand soulagement de tout le monde.

Contrairement à l'année précédente, les dirigeants ne peuvent plus dépenser des fortunes sur un ténor. C'est un problème car l'investissement sur Nicolas Pépé s'est avéré un échec cuisant pour l'instant. Il faut pourtant renforcer le domaine offensif, surtout pour éviter la Aubameyang dépendance déjà trop récurrente depuis longtemps.

C'est alors que l'on apprend que Willian est laissé libre par Chelsea. Après de rapides négociations, il troque donc sa tenue bleue pour une en rouge et blanc contre aucun centime. Sur le papier, cela correspond à une excellente affaire. Cet ailier brésilien n'a que 32 ans et peut donc encore évoluer au top niveau pendant plusieurs saisons.

Outre ce transfert, on note le second prêt consécutif de Dani Ceballos de la part du Real Madrid. De plus, les dirigeants envoient 26 M€ à Lille pour acquérir le défenseur central Gabriel. Cela fait un peu beaucoup pour ce Brésilien de 23 ans mais comme il s'agit du seul achat, on en tiendra pas rigueur.

Les départs sont également peu nombreux. Après en avoir eu assez d'être la doublure de Bernd Leno, le gardien Emiliano Martinez part à Aston Villa. En froid avec Arteta depuis des mois malgré un talent évident, Mattéo Guendouzi se voit envoyé en prêt au Hertha Berlin. De son côté, Lucas Torreira fait de même à l'Atlético de Madrid. Enfin, Henrikh Mkhitaryan est définitivement gardé par la Roma.

Arsenal commence sa saison de belle manière avec 3 succès lors de ses 4 premiers matchs, dont un carton 3-0 signé sur la pelouse du promu Fulham. Mais les choses se corsent immédiatement lorsque le niveau d'adversité monte d'un cran. Ainsi, les Gunners plient le genou à Liverpool (1-3), Manchester City (0-1) et contre Leicester (0-1). Ainsi, malgré un succès ramené de la pelouse de Manchester United (1-0) alors en difficulté, ils ne pointent qu'à la 10eme place après 7 journées.

Ces résultats ne sont évidemment guère encourageants. Comme d'habitude, le club plie trop facilement contre les gros. Néanmoins, il est encore trop tôt pour se prononcer et on se dit qu'avec un calendrier plus abordable, l'équipe devrait remonter dans le top 6. C'est malheureusement tout le contraire qui va se produire.

Ainsi, après son succès chez les Reds Devils, Arsenal réalise une série de 7 matchs sans victoire (2 nuls et 5 défaites) ! Pour un club de ce standing, c'est une véritable catastrophe ! Corrigés à l'Emirates Stadium par Aston Villa (0-3), Wolverhampton (1-2) et même Burnley (0-1), les hommes d'Arteta mordent également la poussière à Tottenham (0-2) et Everton (1-2).

Il y a franchement de quoi avoir honte ! Au fil des semaines, les rêves de Ligue des Champions et même d'Europa League s'envolent vite pour laisser la place à une toute nouvelle sensation, la peur de la relégation. Oui, vous avez bien lu. Après 14 journées, Arsenal alors 15eme ne compte que 4 unités d'avance sur la zone rouge.

Les supporters n'en croient pas leurs yeux. La quasi totalité d'entre eux n'étaient même pas nés la dernière fois que les Gunners évoluaient en deuxième division car cela se passait en 1914/1915, soit il y a plus de 100 ans ! Evidemment, cela fait les choux gras de la presse. Va t-on assister à un séisme sans précédent qui pourrait sonner la mort du club ? Certains le redoutent à juste titre.

Face à une telle situation, le nom d'Arteta est conspué. Son passé d'ancien joueur ne le sauve plus. Mais curieusement, il n'est pas viré. Ce choix des dirigeants interpelle. Il semblerait que le mal soit si profond qu'aucun entraineur au monde ne soit capable de l'endiguer. Les supporters réclament le nom d'Arsène Wenger. Mais après avoir laissé planer un peu le doute, celui ci ne veut pas remettre le doigt dans la fourmilière. C'est la crise au sein de toute l'institution !

A ce niveau là, il est difficile de désigner un coupable précis. Bien sur, certains cèdent à la tentation de citer Aubameyang. Avec seulement 3 buts inscrits jusque ici, le Gabonais n'est plus que l'ombre de lui même, ce qui est inexplicable pour un joueur aussi régulier. Mais sa baisse de forme montre bien que sans lui, Arsenal serait dans la mouise depuis déjà longtemps. Il ne peut pas toujours être l'arbre qui cache la forêt...

Essayons de nous remonter brièvement le moral en Europa League. Les Gunners héritent d'un groupe très abordable composé de Molde (Suède), du Rapid Vienne (Autriche) et de Dundalk (Irlande). A la peine en championnat, ils déroulent facilement ici avec 6 victoires consécutives contre les Suédois (4-1, 3-0), les Irlandais (3-0, 4-2) et les Autrichiens (2-1, 4-1). C'est presque une surprise de les voir accomplir ce sans faute. Mais plutôt que leurs propres performances, ces résultats soulignent surtout la supériorité de la Premier League par rapport aux autres championnats.

Revenons justement en Angleterre. Alors qu'il se trouve à l'agonie, Arsenal accueille Chelsea. Selon certains observateurs, il est préférable quand on est dans le dur d'affronter de grosses cylindrées sur le plan psychologique. Cette fois, les coéquipiers de Xhaka (auteur d'un très joli coup franc à titre personnel) n'ont rien à perdre et s'imposent 3-1 à l'issue d'un match plein.

Cette rencontre sert en quelque sorte de détonateur. Son canon enfin chargé, le club signe plusieurs victoires consécutives, dont un 4-0 à West Bromwich et un 3-0 contre Newcastle. Ainsi donc, il se donne de l'air juste à temps et termine la phase aller à la 11eme place avec 27 points.

Avec désormais 14 unités d'avance sur la zone rouge, plus personne ne craint la relégation finalement écartée assez vite. Mais ce n'est pas une raison pour se réjouir. Au mercato hivernal, les dirigeants n'enregistrent aucune recrue mais parviennent à dégraisser la masse salariale en laissant partir gratuitement à Shalke 04 et l'Olympiakos Shkodran Mustafi et Sokratis Papastathopoulos. Et surtout, ils trouvent enfin une porte de sortie à Mesut Ozil. L'Allemand s'envole à Fenerbahçe.

Beaucoup d'encre a coulé sur cet événement. Mit au placard depuis longtemps, Ozil était devenu une charge lourde à supporter pour le club. Pourtant, on ne comprend toujours pas comment on a pu en arriver là. Footballeur génial, ce milieu de terrain aura passé près de 8 saisons ici pour un bilan de 254 matchs, 44 buts et plus de 60 passes décisives toutes compétitions confondues. On ne gardera de lui que de bons souvenirs. Classe sur et en dehors des pelouses, il a même payé pendant des mois le salaire de Gunnersaurus, la mascotte de l'équipe. Un geste certes anodin pour un homme qui brasse des millions mais qui démontre cependant son attachement aux supporters.