Arsenal Saison 2019/2020 (1ere partie)

La saison dernière, Arsenal a laissé tomber une place en Ligue des Champions qui lui tendait les bras et a perdu en finale de l'Europa League. Néanmoins malgré cet échec, Unaï Emery se voit confirmé dans ses fonctions. Espérons qu'il saura mieux gérer ses hommes dans le sprint final car cela fait maintenant longtemps que les Gunners ne sont plus dans le big four.

A priori, cela devrait être très difficile cette saison encore car de nombreux départs sont à prévoir. Commençons par les gardiens d'abord. Supplanté par Bernd Leno, Petr Cech tire sa révérence et prend sa retraite à 37 ans. Arrivé déjà vieillissant au club il y a 4 exercices, cet international tchèque (124 sélections) laissera de bons souvenirs mais aura quand même été nettement moins performant que chez les Blues. Quand à David Ospina, il est définitivement acheté par Naples pour 5 M€.

En défense, on note une perte emblématique, celle de Laurent Koscielny. Après avoir disputé pas moins de 9 saisons au club pour un bilan de 353 matchs et 27 buts toutes compétitions confondues, l'ancien Lorientais décide de rentrer en France et de finir sa carrière à Bordeaux plutôt que de s'exiler au Qatar à 34 ans. C'est élégant de sa part.

Pour le remplacer, Emery opte pour deux profils bien distincts. En premier lieu, il fait dépenser 29 M€ pour acquérir William Saliba. Agé de 18 ans seulement, ce joueur formé à Saint Etienne n'est pas encore pleinement titulaire chez les Verts et ne compte encore aucun match de coupe d'Europe. C'est donc un pari pour l'avenir.

Evidemment, on ne peut pas en dire autant pour la deuxième recrue défensive, David Luiz. Agé de 32 ans maintenant, ce Brésilien passé brièvement par Paris est un élément phare de Chelsea avec qui il a tout gagné. Mais Arsenal parvient à l'arracher aux Blues pour 8 M€. Sur le papier, c'est une excellente affaire. A priori, on a trouvé le nouveau taulier de la défense pour au moins deux saisons.

Passons au milieu de terrain. Là, les choses se gatent avec le départ d'Aaron Ramsey. Après avoir joué 371 matchs et incrit 65 buts toutes compétitions confondues sous le maillot rouge et blanc, le Gallois s'envole à la Juventus de Turin afin de franchir un palier. Cette perte fait d'autant plus mal qu'elle ne rapporte pas un centime. En effet, pour n'avoir pas su le prolonger à temps, les dirigeants laissent partir libre un joueur qui aurait pu leur rapporter 40 M€. A ce niveau là, on peut parler de véritable faute professionnelle !

A défaut de trouver une solution sur le long terme, Emery parvient à combler temporairement le trou laissé par le vaillant Gallois en se faisant prêter pour une saison Dani Ceballos par le Real Madrid. C'est bien vu de sa part. Vainqueur de la Ligue des Champions en 2018, cet international espagnol de 23 ans ne devrait pas avoir de mal à briller dans l'effectif d'Arsenal.

Enfin, passons à l'attaque. Avec ses belles statistiques, on pouvait craindre que Pierre Emerick Aubameyang soit tenté de plier bagage à son tour. Mais fort heureusement, il n'en est rien. Le Gabonais souffre d'un manque de côte sur le marché qui fait que les plus grosses écuries ne s'intéressent pas à lui malgré ses performances et sa régularité. Tant mieux pour le club qui conserve donc son meilleur cannonier dont il aura grand besoin cette saison.

On ne peut pas en dire autant de Danny Welbeck. En 5 ans passés ici, cet international anglais n'a pas su progresser et ne rentre plus dans les plans du coach. Il est cédé gratuitement à Watford. Quand à Alex Iwobi, il est vendu pour 40 M€ à Everton. Globalement, ces deux éléments ne seront pas regrettés.

Depuis déjà quelques années, les schémas tactiques en 4-3-3 avec trois attaquants de très haut niveau sont revenus à la mode (Real Madrid, Barcelone, Paris...). Emery décide donc de construire lui aussi son propre trident offensif. Pour cela, il lui faut trouver un joueur d'envergure. Et son choix se porte sur Nicolas Pépé.

Formé à Angers, cet international ivoirien vient de réaliser une énorme saison avec Lille. Rapide et bon dribbleur, il présente l'avantage de pouvoir jouer de partout en attaque. Cela pourrait donner une association du tonnerre avec Aubameyang et Lacazette. En plus, il n'a que 24 ans et semble posséder une jolie marge de progression.

Sur le papier, l'idée se révèle séduisante. Mais un problème subsiste. Pépé se voit courtiser par plusieurs grosses écuries européennes, ce qui fait monter les prix. Qu'à cela ne tienne, Arsenal surenchérit et lâche un chèque de 80 M€ pour ce joueur, soit 17 de plus que pour Aubameyang. Cela fait très cher pour un élément qui ne connaît pas encore l'Europe. Attention à ne pas se louper.

Pour le premier match de la saison, les Gunners se déplacent à Newcastle et s'imposent 1-0. Puis, après avoir battus le modeste Burnley (2-1), ils doivent déjà se rendre à Liverpool, favori principal pour le titre. Autrefois, les rencontres à Anfield étaient disputées mais une grosse classe d'écart existe désormais entre les deux formations. En dépit de leur vaillance, les visiteurs s'inclinent 3-1.

Après s'être déplacé chez le vainqueur de la Ligue des Champions, Arsenal reçoit directement son finaliste Tottenham. Menés 2-0 après 40 minutes de jeu, les hommes d'Emery parviennent seulement à sauver la face en égalisant (2-2). A l'issue des 4 premières journées, ils se retrouvent 5emes au classement.

Après ce début de calendrier assez pointu, on se dit que les choses vont sans doute s'améliorer contre des équipes moyennes. Mais c'est tout le contraire qui se produit. Incapable de dominer de la tête et des épaules des petites formations, Arsenal ne remporte que des succès poussifs sur Aston Villa (3-2) et Bournemouth (1-0).

Mais il y a pire encore. Au fil des semaines, on s'aperçoit que les coéquipiers de Xhaka sont incapables de tenir un résultat. A Watford, ils mènent 2-0 rapidement mais se font pourtant rejoindre (2-2). Bis répétita contre Crystal Palace (2-2) et Wolverhampton (1-1). Les nuls concédés finissent par s'enchaîner de manière dangereuse et inquiétante.

Tentons de trouver un bol d'air avec l'Europa League. Tombé dans le groupe de l'Eintracht Francfort (Allemagne), du Standard de Liège (Belgique) et du Victoria Guimaraes (Portugal), Arsenal figure encore une fois parmi les grands favoris de la compétition. Le club commence sa campagne de manière idéale par un carton d'entrée en Allemagne (3-0). Au cours de cette rencontre, le jeune Bukayo Saka agé de 18 ans s'illustre par 1 but et 2 passes décisives.

Terrasser dès le départ son adversaire le plus dangereux à l'extérieur est évidemment une bonne nouvelle. Dans la foulée, les Gunners pulvérisent les Belges à l'Emirates Stadium sur le score de 4-0. Cette fois ci, le héros de la soirée est un autre jeune nommé Gabriel Martinelli. Acheté pour 6 M€ cet été en provenance du Brésil, cet attaquant marque 2 buts et délivre 1 caviar à ses partenaires.

Assister à l'éclosion de ces jeunes pousses sous l'oeil d'Emery est plaisant. Mais si le technicien sait comment lancer des garçons dans le grand bain, ce n'est pas pour autant qu'il se voit épargné par les critiques. Au contraire même. Son impuissance à trouver des solutions aux manques de son équipe et ses problèmes de gestion du cas Mesut Ozil agacent de plus en plus.

Tant et si bien qu'il se retrouve sérieusement menacé. Un nouveau nul en championnat concédé contre Southampton (2-2) finit par régler son sort. Après 13 journées, Arsenal ne pointe qu'à la 8eme place avec 18 points seulement. Le 4eme Chelsea possède déjà 8 unités d'avance. Autrement dit, les espoirs de Ligue des Champions se retrouvent anéantis dès le premier tiers de l'exercice. Et on craint même de ne plus avoir la moindre coupe d'Europe du tout l'année prochaine.

Ainsi donc, Emery ne sera même pas resté deux saisons à la tête des Gunners. Cela fait un choc comparé aux 22 ans de carrière de son prédecesseur Arsène Wenger. Pour le remplacer, les dirigeants misent sur Mikel Arteta. Ancien joueur du club de 2011 à 2016, cet Espagnol agé de 37 ans s'apprête à vivre sa première expérience en tant que coach d'une équipe première.

Ses débuts ne sont pas très prolifiques. Il commence par un nul chez le promu Norwich puis perd à domicile contre Brighton Hove (1-2). Quelques semaines plus tard, c'est au tour de Manchester City de venir s'imposer à l'Emirates (0-3). On comprend alors que quel que soit l'entraineur en place, il va être très dur de remonter la pente.

En Europa League, ce n'est guère mieux. Les Gunners se contentent du minimum contre les Portugais (3-2, 1-1) puis s'inclinent chez eux contre les Allemands (1-2). Puis ils terminent leur phase de poule par un modeste nul en Belgique (2-2). Certes, cela leur suffit pour terminer premiers de leur groupe comme prévu avec 11 points mais il n'y a pas de quoi pavoiser.

Retour au championnat. Après un énième nul (décidément) sur la pelouse de Bournemouth (1-1), Arsenal termine la phase aller à la 11eme place seulement. Et bien, on peut dire que ça pique aux yeux ! A part Aubameyang toujours égal à lui même et déjà auteur de 12 buts, personne ne se montre digne du maillot des Gunners. D'ailleurs, l'équipe ne fait plus peur à personne. Si la débandade continue, on va finir par surveiller la zone de relégation au lieu du top 6 qui paraît très difficile à atteindre.

Photo tirée de sportekz