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Encyclo Foot
10 janvier 2021

Thierry Henry contre Fernando Torres (2eme partie)

OIP

II Les statistiques

1) En club

Au début de sa carrière, Thierry Henry évoluait souvent au poste d'ailier gauche. C'est surtout à partir de son arrivée à Arsenal en 1999 qu'il a occupé le poste d'avant centre. Mais cela ne l'a pas empêché de marquer toujours beaucoup de buts. Le moment est venu de les décortiquer compétition par compétition.

Après avoir fait ses gammes à Monaco, Henry a franchit pour la première fois la barre des 20 réalisations sous le maillot d'Arsenal au cours de l'exercice 2001/2002 (24 buts). Dès lors, l'attaquant devint l'un des plus grands tueurs de la planète. Il remporta le titre de meilleur buteur de Premier League à quatre reprises (2001/2002, 2003/2004, 2004/2005 et 2005/2006). Roi incontesté d'Angleterre, il atteint les 20 pions par an facilement pendant 5 années et parvint même à faire trembler les filets à pas moins de 30 reprises lors de la glorieuse saison des Invincibles en 2004.

Henry balaya tout sur son passage au Royaume Unis. Il inscrivit pas moins de 175 buts en 259 rencontres de Premier League, ce qui correspond à un ratio de 0,68 but par match. Mais comme si cela ne suffisait pas, cet attaquant fut également un sérial passeur. Encore aujourd'hui, il détient le titre de meilleur passeur décisif de l'histoire sur une saison de tout le championnat anglais (20 offrandes en 2002/2003). Franchement, ce chiffre est tout simplement incroyable ! Avec pas moins de 74 cadeaux délivrés à ses partenaires, le Français peut se vanter d'être l'un des attaquants les plus altruistes qu'ait connut la Premier League ! Encore bravo !

Roi d'Arsenal et de toute l'Angleterre, Henry eut malheureusement un peu moins de réussite à Barcelone. Bien qu'arrivé avec le statut de meilleur buteur du monde ou presque, il fut décalé sur le côté gauche comme au temps de sa jeunesse monégasque et éprouva des difficultés d'adaptation au jeu du Barça. Il ne réussit véritablement qu'une seule de ses trois saisons en Catalogne, celle de 2009/2010 avec 19 réalisations et 8 offrandes. Néanmoins, son bilan en Liga de 80 matchs pour 35 buts et 19 passes décisives est déjà honorable.

Certains attaquants affolent les compteurs dans leurs championnats respectifs mais peinent à s'exprimer en coupe d'Europe, ce qui montre les limites de leur niveau. Mais Henry n'est pas de ces « imposteurs ». Pour preuve, il a inscrit 51 buts en 116 rencontres de Ligue des Champions. Malheureusement, seulement 12 d'entre eux ont été mit une fois passée la phase de poule. Une statistique qui fait tâche et qui argumente le fait que le Français scorait peu dans les grands matchs. Par exemple, il n'a plus jamais fait trembler les filets après avoir franchit les quarts de finale d'une grande compétition.

 

A l'instar de Thierry Henry, Fernando Torres est également considéré comme un top buteur. Pourtant, lorsque l'on regarde les statistiques, il n'y a à priori pas photo entre les deux. En effet, l'Espagnol n'a atteint la barre des 20 buts en championnat qu'à une seule reprise sur l'ensemble de sa carrière (24 réalisations en 2007/2008). Cela est très peu. Gêné par des blessures à Liverpool, il n'a pu affoler les compteurs sur la durée. Et à Chelsea, son rendement a lourdement chuté.

En effet, en plus de trois ans passés chez les Blues, El Nino n'est jamais parvenu à inscrire ne serait-ce que 10 buts en Premier League. C'est à peine croyable ! Bien des supporters et des observateurs se sont arrachés les cheveux en voyant ça. Alors qu'il venait de faire trembler les filets à 65 reprises en 102 matchs de championnat avec les Reds, il n'en marqua que 20 en 110 rencontres avec Chelsea.

Cela a de sacrées allures de pétard mouillé et si Torres n'avait pas remporté autant de titres avec sa sélection, il ne serait pas considéré comme un si grand joueur. Une telle baisse de niveau est tout simplement incompréhensible et inacceptable. Arrivé en Angleterre l'été où Henry en partait, l'Espagnol avait tout pour succéder à son prédécesseur et devenir le nouveau roi de Premier League. Ce ne fut pas le cas.

Il y eut vraiment un avant et un après Chelsea pour El Nino. Car même après avoir quitté Londres, il ne retrouva pas son efficacité. Ridicule au Milan AC, il devint un attaquant de complément et un joker à l'Atlético Madrid. Cela fait de lui à la fois une grande réussite mais aussi un gros fiasco du football espagnol au regard de ses promesses émises dans sa prime jeunesse.

Torres n'a pas été un abonné fidèle à la Ligue des Champions. Il n'y a inscrit que 20 buts en 82 matchs et n'a pas joué un rôle majeur dans la conquête du trophée par Chelsea en 2012, hormis par son but égalisateur contre Barcelone dans la demie finale retour. Mais on était dans le temps additionnel et son équipe se trouvait déjà qualifiée de toute façon...

L'Espagnol s'est un peu racheté la saison suivante. Suite à la relégation de son club en Europa League, il a livré une belle campagne dans cette épreuve avec pas moins de 7 buts inscrits, dont 1 en finale contre Benfica. Ce fut la seule période où il s'avéra efficace avec les Blues. Mais c'est très loin d'être suffisant. Avec seulement 45 buts et 21 passes décisives en 172 matchs toutes compétitions confondues, Torres a vraiment été un désastre économique pour Chelsea qui avait investit 58,5 M€ sur sa tête, transfert record en Angleterre à l'époque.

 

Henry remporte largement cette manche. Il a été performant dans toutes ses équipes contrairement à Torres. Il s'est montré beaucoup plus régulier et constant au très haut niveau. Il a marqué 411 buts toutes compétitions confondues dans sa carrière contre environ 300 pour l'Espagnol. Enfin, il était aussi un sérial passeur contrairement à son rival.

Avantage Thierry Henry

2) En sélection

Lorsque l'on pense à Fernando Torres, on effectue instantanément une remontée dans le temps pour se retrouver le 29 juin 2008, date de la finale de l'Euro opposant l'Espagne à l'Allemagne. Et plus précisément à la 33eme minute où, lancé par Xavi entre deux joueurs, l'attaquant grille la politesse à tout le monde et ajuste le gardien en bout de course. La balle termine au fond des filets et ce sera la seule et unique fois de la partie. A tout juste 24 printemps, El Nino offre ainsi un titre à la Roja qu'elle attendait depuis 1964.

Ce but est évidemment mythique pour l'Espagne et son buteur restera à jamais dans l'histoire. Mais comment Torres s'est-il hissé à ce niveau pour devenir le héros de tout un pays ? C'est ce que nous allons voir maintenant.

El Nino fait ses premiers pas en sélection en 2003. A cette époque, les stars de la Roja se nomment Raul et Fernando Morientes. Elles sont encore jeunes (26 et 27 ans) et ont l'avantage de bien se connaître puisqu'elles évoluent ensemble dans le même club (le Real Madrid). Par conséquent, on se dit que ce duo devrait demeurer titulaire encore longtemps dans l'attaque du pays.

Malgré son jeune age, Torres devient dès ses débuts un abonné de la sélection. A l'age de 20 ans, il participe à l'Euro 2004 en tant que joker. Peu après, il profite de la chute précoce de Morientes pour lui ravir sa place. C'est donc en tant que titulaire qu'il se présente au Mondial 2006. Néanmoins, tout n'est pas encore gagné pour autant.

On pourrait croire que la mise à l'écart de Raul par le sélectionneur Luis Aragonès offre un boulevard à El Nino. Mais celui ci doit composer avec un nouveau concurrent de taille, David Villa. Ce dernier est d'ailleurs le meilleur buteur espagnol au cours de l'Euro 2008 (4 buts contre 2). Si Torres est le héros de la finale et reçoit presque toute la gloire, c'est surtout parce que son compatriote vient de se blesser lors du match précédent. Comme quoi, le football et le destin de ses acteurs tiennent parfois à peu de choses.

Par la suite, El Nino reste évidemment abonné avec sa sélection. Mais en dépit d'un triplé en coupe des Confédérations 2009 contre la Nouvelle Zélande (5-0), il n'est pas toujours titulaire. Les places sont chères en Espagne et Villa cartonne très régulièrement jusqu'à devenir le meilleur buteur de l'histoire de son pays.

Titulaire seulement lors de 4 matchs sur 7 pendant le Mondial 2010, Torres ne parvient pas à faire trembler les filets une seule fois alors que son rival marque à pas moins de 5 reprises. Ça sent le roussi pour lui et ses contres performances à Chelsea les années suivantes n'arrangent pas ses affaires. Mais la chance va encore lui sourire. Victime d'une grave blessure, Villa se voit obligé de déclarer forfait pour l'Euro 2012. Torres reste donc dans le groupe de la Roja.

Ceci dit, ce n'est pas pour autant qu'il redevient titulaire. Le sélectionneur Vicente del Bosque crée un étrange mais délicieux 4-3-3 au cours duquel il joue sans avant centre, positionnant Cesc Fabregas en faux numéro 9. Se faire piquer sa place par quelqu'un qui n'est même pas un attaquant, c'est un affront pour El Nino. Mais plutôt que de bouder, notre joueur réagit en vrai professionnel et se mue en super joker. Rentré en cours de partie, il marque une nouvelle fois en finale de la compétition contre l'Italie (4-0). Mais contrairement à la précédente édition, ce but est anecdotique car son équipe mène déjà largement au score.

Homme de tous les succès de son pays, Torres participe à la coupe des Confédérations un an plus tard. Grace à un quadruplé contre Tahiti (10-0), il décroche le titre de meilleur buteur de l'épreuve (5 réalisations) devant David Villa et Roberto Soldado. Cela lui permet de prendre part au Mondial 2014.

Agé de 30 ans, El Nino n'est définitivement plus qu'un remplaçant dans l'équipe. David Villa mais aussi le nouveau venu Diego Costa lui sont passés devant. Pour le troisième match de la phase de poule face à l'Australie (3-0), il est cependant titulaire et inscrit un but. C'est malheureusement insuffisant pour hisser l'Espagne en huitième de finale de la compétition.

Cette rencontre ressemble à des adieux réussis. En effet, c'est la dernière fois que Torres porte le maillot de la Roja. A seulement 30 ans, il décide de mettre un terme à sa carrière internationale et de laisser la place aux jeunes. C'est regrettable de s'en aller si jeune. El Nino a grandit très vite et surtout a vieillit trop vite.

Avec un bilan de 110 sélections, 38 buts et 7 passes décisives, Torres présente des statistiques élogieuses. Il est actuellement le 10eme joueur le plus capé de l'histoire de son pays et le 3eme meilleur buteur (derrière Villa et Raul). Il a cependant délivré peu de passes décisives, ce qui est curieux pour un attaquant de son profil.

El Nino a su répondre présent dans les grandes compétitions. Il a inscrit 4 buts en coupe du Monde, 5 en Euro et 8 en coupe des Confédérations. Il est le seul joueur à avoir marqué dans deux finales de championnat d'Europe des Nations. Et surtout, il est le grand héros espagnol de l'Euro 2008 au détriment de Villa. Voilà pourquoi son nom restera gravé dans l'histoire du football ibérique.

 

Thierry Henry n'a pas connu des difficultés similaires. Après avoir été surtout un joker lors du Mondial 1998, il a su gagner sa place de titulaire dès l'Euro 2000. Bien qu'il ait rencontré des concurrents très forts tels que David Trezeguet, Nicolas Anelka et Sylvain Wiltord, il ne l'a jamais perdu. Présent dans toutes les compétitions que les Bleus ont disputé (hormis la coupe des Confédérations 2001), il a incontestablement marqué sa génération.

Henry a inscrit 51 buts pour la France, soit 10 de plus que Platini. Cela fait de lui le meilleur buteur de l'histoire de son pays. Ce record est très connu. Pourtant au départ, il n'était pas sur de le remporter. Pendant longtemps, David Trezeguet lui a tenu la dragée haute. Les deux anciens compères monégasques se sont suivis de nombreuses années sur le plan des statistiques et semblaient prêts à décrocher la gloire ensemble. Mais à partir de 2004, Trezegoal a beaucoup moins scoré avec les Bleus et s'est vu exclure logiquement de la sélection en 2008 à 30 ans seulement, laissant la place à son rival plus régulier et polyvalent.

Henry possède un autre record beaucoup moins célèbre, celui de meilleur passeur de l'histoire de son pays. En effet, il a délivré plus d'offrandes que Zidane en personne (27 contre 26). Cela paraît incroyable tant on a vanté la qualité de passes de Zizou. Sur le plan des chiffres bruts, Titi est bel et bien le plus fort de tous.

Toutefois, n'en déplaise à certains, Henry s'est révélé très peu décisif dans les grands matchs. Il a marqué 6 buts en coupe du Monde. En quatre participations, c'est finalement peu. De plus, toutes ses réalisations ont été inscrites en phase de poule, hormis celle en quart de finale contre le Brésil (1-0) en 2006. Pendant deux Mondiaux, il n'a pas trouvé le chemin des filets.

Le constat est strictement identique lors des championnats d'Europe. Là aussi, Henry a inscrit 6 buts mais seulement un seul une fois passé la phase de poule. C'était en demi finale de l'Euro 2000 contre le Portugal (2-1). Cela donne un constat très amer. Malgré son statut de meilleur attaquant de la planète, Titi n'a jamais eu l'étoffe pour terminer meilleur buteur d'une de ces deux compétitions majeures. Et pire encore, il n'a pas joué un rôle déterminant dans la conquête de ces trophées contrairement à Zidane et Djorkaeff.

Henry s'est légèrement rattrapé en devenant le meilleur buteur de la coupe des Confédérations 2003 avec 4 réalisations dont 1 en finale contre le Cameroun (1-0). Mais le reste du temps, il a surtout soigné ses statistiques contre des petites équipes. C'est ainsi qu'il est arrivé à 123 sélections, 51 buts et 27 passes décisives. C'est un total énorme mais peut-être trompeur.

 

Fernando Torres n'est pas le meilleur buteur de son pays, c'est un fait. Il a inscrit 13 buts et délivré 20 passes décisives de moins que Henry en sélection. Certes, il s'est révélé beaucoup plus déterminant que ce dernier dans les moments phares mais c'est un peu aussi parce qu'il a su bénéficier des blessures de David Villa et répondre présent au bon moment. Contrairement à Titi, El Nino peut se vanter d'avoir vraiment offert un titre à sa contrée. Mais cela suffit-il à égaler quelqu'un qui est le meilleur buteur et passeur de l'histoire d'une aussi grande nation que la France ?

Avantage Thierry Henry

 

Photo tirée de short-biography.com

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