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Encyclo Foot
7 janvier 2021

Thierry Henry contre Fernando Torres (1ere partie)

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I Le palmarès

1) En club

Il peut sembler évident qu'un grand joueur possède de nombreux titres de champions nationaux à son actif. C'est le trophée qui semble le plus accessible puisque c'est en général le pain quotidien des footballeurs. Tout le monde ne peut pas participer à la Ligue des Champions chaque année pour diverses raisons mais en revanche tout footballeur inscrit dans un club concourt chaque saison dans une ligue avec des matchs allers-retour prédéfinis à l'avance. Sinon, c'est qu'il est au chômage ou à la retraite tout simplement.

Et pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, le palmarès de Fernando Torres est vierge de ce côté là. Durant sa jeunesse à l'Atletico Madrid, le club n'était pas encore devenu un monstre capable de rivaliser avec le FC Barcelone et le Real Madrid. Aux débuts d'El Nino, il évoluait même en seconde division espagnole. Ensuite après sa montée, il n'occupait encore que le ventre mou de la Liga. Lorsque Torres le quitta en 2007, il n'avait toujours pas fait mieux que la 7eme place. Il n'est donc pas étonnant que notre attaquant n'ait rien gagné d'important avec lui.

On pouvait croire que cela allait changer lors de son transfert à Liverpool. A 23 ans seulement, l'Espagnol débarquait dans l'une des plus grandes institutions de la planète toute récente finaliste de la Ligue des Champions. L'attaquant atteignit le sommet de son art en Angleterre et devint l'un des meilleurs attaquants du monde dès sa première saison. Mais malheureusement, sa réussite personnelle ne rejaillit pas sur le collectif.

En effet, en dépit d'une belle place de dauphin à 4 points du champion Manchester United en 2009 (86 contre 90), Torres ne remporta pas la Premier League. Comme beaucoup d'autre grands noms, il fut victime de la malédiction qui planait sur les Reds pendant trois décennies. Puis, suite aux résultats sportifs de Liverpool décevants au cours des 18 mois suivants, il décida de rejoindre Chelsea lors du mercato hivernal 2011.

Les Blues champions en titre constituaient alors avec les Reds Devils la formation la plus forte du pays. Il convient de rappeler qu'à cette époque le big four était encore fermé. Tottenham avait guère émergé et Manchester City restait un club normal (pas pour longtemps cependant). De plus, Chelsea venait de remporter trois des cinq dernières éditions. Autrement dit, en restant là bas plusieurs années, Torres allait automatiquement gagner le Saint Graal un jour ou l'autre à coup sur.

Et bien manque de pot, ce ne fut pas le cas. Les Blues connurent un petit passage à vide de 5 saisons en championnat et furent même exclus du top 4 lors de la saison 2011/2012. Acheté à prix d'or, Torres fut en grande partie responsable de cet échec. En effet, il connut une mystérieuse panne qui le poursuivit durant tout son passage à Chelsea. Il marqua beaucoup moins de buts que prévu et offrit donc peu de points à son équipe. Dépité, il s'en alla en 2014. Un an après son départ, les Blues redevinrent champions d'Angleterre. Poisse quand tu nous tiens...

Si le bilan personnel de Torres est proche du catastrophisme pour un joueur de ce niveau (on y reviendra plus tard), l'Espagnol se dépucela enfin sur le plan du palmarès à travers les coupes. Il gagna la coupe d'Angleterre en 2012 mais aussi et surtout la prestigieuse Ligue des Champions la même année. Et 365 jours plus tard, il s'offrit la Ligue Europa. Franchement, il y a quand même plus ragoutant comme bilan sportif collectif, non ?

El Nino chercha à retrouver son football au Milan AC. Mais il se rata complètement et ne passa que 6 mois en Lombardie pour un bilan désastreux. Agé de 30 ans, sa carrière se trouvait maintenant en danger et on parlait de lui comme un joueur du passé. C'est alors que l'Atletico Madrid lui tendit la main lors de l'hiver 2015.

Terminer son parcours là ou on l'a commencé est presque toujours une belle histoire. Et pour El Nino, ce fut même mieux que ça puisque son club avait beaucoup changé depuis son départ. C'était maintenant un ténor en Espagne et en Europe. Malheureusement, cela ne suffit encore pas pour être sacré champion du pays, l'équipe échouant à seulement 3 points de Barcelone en 2016 (88 contre 91).

2016, c'est également l'année où Torres disputa sa deuxième finale de Ligue des Champions. Tout comme la précédente, elle se termina sur un match nul et dut se terminer aux tirs aux buts. Mais cette fois ci, la chance ne fut pas avec l'attaquant. Deux ans plus tard, il se consola quelque peu en soulevant sa deuxième Ligue Europa aux dépens de Marseille en 2018. Quelques jours plus tard, il quitta l'Atlético Madrid à 34 ans pour terminer sa carrière à Sagan Tosu au Japon.

Comme quoi, on peut avoir évolué dans de très grands clubs pendant plus de 10 ans et avoir inscrit plus de 80 points à plusieurs reprises sans pour autant être récompensé en championnat. Torres est un malchanceux du football au niveau national. Une seule et unique coupe d'Angleterre remportée, c'est tout simplement ridicule. Fort heureusement, l'attaquant s'est bien rattrapé sur le plan continental et il peut se vanter d'avoir soulevé les deux plus grands trophées européens qui existent en club. Et son bilan en sélection s'avère encore meilleur comme on va le voir dans un instant.

 

Passons maintenant à Thierry Henry. Contrairement à l'Espagnol, le Français n'a jamais rencontré de problèmes pour gagner des titres nationaux. Champion de France dès l'age de 19 ans en 1997 avec son club formateur Monaco, il a ensuite continué sur sa lancée à Arsenal. En 8 saisons passés sous le maillot des Gunners, il a remporté la Premier League à deux reprises (2002 et 2004) et terminé pas moins de quatre fois dauphin (2000, 2001, 2003, 2005). Il a également soulevé trois coupes nationales anglaises (2002, 2003 et 2005) et a été finaliste de deux autres (2001 et 2007). Cela démontre une présence forte au haut niveau ainsi qu'une réelle capacité à gagner des trophées, premier objectif de tout footballeur.

Sur le plan européen, Henry a échoué en finale de la coupe UEFA en 2000 et en finale de la Ligue des Champions en 2006. Sentant qu'Arsenal perdait du terrain en Angleterre et était peut-être un peu trop juste pour décrocher la coupe aux grandes oreilles, il décida de se faire transférer à Barcelone en 2007 à l'age de 30 printemps. Les Gunners durent attendre ensuite 7 ans après son départ pour regagner enfin quelque chose, ce qui démontre l'importance du bonhomme.

Si à Barcelone le bilan individuel d'Henry s'avéra décevant, il obtint ce qu'il était venu chercher en Catalogne, la Ligue des Champions, en 2009. Il remporta également deux fois la Liga (2009 et 2011) ainsi qu'une coupe d'Espagne (2009). Tout cela en simplement trois exercices, ce qui donne un ratio titre par année assez énorme.

Lassé du haut niveau et fatigué par ses déboires en équipe de France (sa main, l'affaire Knysna), Henry préféra fuir l'Europe en 2010 pour terminer sa carrière tranquillement au New York Red Bulls. C'est dommage car à 33 ans, il avait encore le niveau pour rendre de précieux services à de nombreuses écuries de Ligue 1, y compris chez l'actuel champion Marseille.

 

Henry et Torres ont tous deux remporté une finale de Ligue des Champions et en ont perdu une autre. Ils sont parfaitement à égalité là dessus. L'Espagnol possède deux Europa League en plus. Néanmoins, le Français n'a guère eu l'occasion d'en faire autant puisqu'il a surtout disputé cette épreuve à ses débuts avec l'ASM. Ce n'est donc pas vraiment de sa faute si il ne peut en dire autant.

Vous l'avez déjà deviné, la différence se fait essentiellement au niveau national. Les 5 titres de champions de France, d'Angleterre et d'Espagne d'Henry valent bien les deux C3 de Torres voire les effacent. De plus, le Français a remporté 4 coupes nationales contre 1 seule de la part de son rival. Il est donc le vainqueur ici.

Avantage Thierry Henry

2) En sélection

Champion du monde à 20 ans puis champion d'Europe à 22 ans, Thierry Henry a connu un début de carrière internationale de rêve. La suite s'avéra un peu plus difficile pour lui. Il remporta certes deux coupes des Confédérations (2001 et 2003) mais subit également de lourds fiascos (Mondial 2002 et 2010, Euro 2004 et 2008).

A l'age de 23 printemps seulement, Henry avait déjà absolument tout gagné sur le plan international. On peut donc avoir l'impression que ses 9 années suivantes en Bleu ne furent qu'une succession d'échecs et de hontes sur le plan collectif. Heureusement, la finale de la coupe du Monde 2006 vient en partie gommer cette tendance. Mais c'est presque décevant. Quand on soulève le plus beau trophée de la planète alors qu'on a la vingtaine, on peut légitimement rêver de l'avoir de nouveau dans ses mains au moins une autre fois. Voilà ce qui arrive lorsqu'on mange le succulent désert avant l'entrée et le plat principal.

 

Torres n'a pas ce problème et a au contraire connu une véritable ascension progressive. Tout d'abord, El Nino engendra de l'expérience avec les échecs de l'Euro 2004 (phase de poule) et du Mondial 2006 (huitième de finale). La consécration arriva pour lui plus tard lors de l'Euro 2008 à 24 ans, age où on est déjà un peu plus mature.

Dès lors, l'Espagnol connut tout comme le Français une fantastique période de rêve durant laquelle son pays remporta tous les trophées. Elle fut même plus longue puisque Torres empocha un Mondial en 2010 et un second Euro consécutif en 2012. En revanche, il ne réussit pas à conquérir la coupe des Confédérations, la faute notamment à une finale perdue contre le Brésil en 2013.

Par la suite, El Nino connut avec la Roja un véritable désastre lors du Mondial 2014, en tout point semblable à celui qu'Henry encaissa avec les Bleus en 2002. Cela sonna le début de la fin pour l'attaquant espagnol. Déjà pas très à l'aise avec son club, il décida d'arrêter là sa carrière internationale à seulement 30 ans.

 

Henry a gagné tous les titres internationaux alors qu'il en manque un à Torres. Cependant, deux victoires en coupe des Confédérations valent t-elles un Euro manquant ? Assurément non. On pourrait tenter de rééquilibrer la balance en rajoutant une finale de coupe du Monde perdue. Mais sur le long terme, l'histoire retient seulement les vainqueurs. Aucun avant centre de la Terre entière n'a remporté deux championnats d'Europe des Nations consécutifs à part El Nino. C'est donc à lui que revient ce point.

Avantage Fernando Torres

 

Photo tirée de gettyimages

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